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DAVID GARCIA
vidéo : "Privatisation des barrages hydroélectrique avec David Garcia du Monde Diplomatique"

Cette vidéo est la retransmission d’une conférence donnée par David Garcia le 27 novembre 2019 à la Carmagnole (un lieu d’échange, de culture, de mobilisations alternatives à Montpellier) . Sur le « plateau », il est entouré de Philippe ANDRE de Sud Énergie et de Christelle PEYBERNES de la CGT Mines-énergie.
David Garcia est journaliste au Monde Diplomatique et a mené une enquête publiée en juin 2019 sur la privatisation des barrages hydroélectriques (https://www.monde-diplomatique.fr/2019/06/GARCIA/59948). Dans la conférence comme dans son article, il critique l’ « acharnement absurde » de la commission européenne et de l’Etat à vouloir privatiser les barrages hydroélectriques, quand ceux ci, gérés publiquement, génèrent tant d’avantages économiques, touristiques et environnementaux.

Les barrages hydroélectriques fonctionnent de la manière suivante : placés à des points stratégiques ils captent la force de l’eau pour faire tourner une turbine, qui elle-même entraîne un générateur électrique produisant de l’électricité injectable sur le réseau. 
L’énergie hydraulique, s’appuyant sur l’eau de nos rivières et de nos océans, est une énergie renouvelable et durable. Elle représente 12% du mix énergétique français et 16% du mix énergétique mondial.
Ses principaux avantages sont :
Nous les maitrisons entièrement : l’Homme fait des barrages depuis des milliers d’années
Ils donnent des rendements interessants
Ils permettent une flexibilité de la production : il est facile d’adapter la production du barrage en l’ouvrant plus ou moins (contre la rigidité de la production nucléaire, qui ne peut être arrêtée la nuit, par exemple).
Ils peuvent être pur redémarrer le système électrique lors de coupure de production dans une centrale (ce genre d’événement est appelé « black out »).
Ils sont très bien sécurisés : ils ne rejettent aucun carburant fossile ou nucléaire.
Aujourd’hui, l'énergie hydraulique est l’énergie la plus propre connue pour produire de l’électricité à grande ampleur.
Cependant, elle présente aussi des désavantages :
Les investissements économiques sont lourds
La construction des barrages a un impact environnemental / emprise sur la Nature : trouble de l’écosystème naturel, construction de réseaux de lignes électriques aux alentours,…
Des sécheresses pourraient -et ont déjà- fortement contraindre la production d’énergie (peu panifiables et ont tendance à être de plus en plus fréquente avec le réchauffement climatique)
La plupart des endroits stratégiques (nécessité d’avoir du relief pour que l’intensité de l’eau soit importante) sont déjà occupées France. Il est donc difficile d’imaginer la part de l’énergie hydraulique augmenter dans le mix énergétique français.



Pour retourner à ce que dit David Garcia dans la vidéo, il nous apprend que 447 barrages peuplent le sol français. Ceux-ci représentent 12% de l’électricité française et environ 70% des énergies renouvelables en France.
Jusque’à aujourd’hui, ces barrages -comme la plupart des installations produisants de l’énergie en France- sont tenus par EDF. EDF est une société anonyme de droit privé côtée à la bourse de Paris - et non plus un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) comme à sa création en 1946 - détenue à 84,5% par l’Etat, à 15,6% par le public et à 1,8% par des salariés de cette même compagnie.
Cependant la commission européenne voit EDF comme un monopole et réclame une privatisation de ce secteur afin de l’ouvrir à la concurrence, à l’offre (cf. La concurrence pure et parfaite, concept de sciences économiques).
Cette idée a été énoncée dans le plan Hercule, un projet de restructuration d’EDF visant à scinder l’entreprise en trois. EDF vert avec les énergies renouvelables (sauf barrages hydroélectriques), EDF azur avec les barrages électriques et EDF bleu, le nucléaire. Le but était d’isoler le nucléaire afin de ne pas encombrer EDF de plus de dettes. Un membre de la direction avait qualifier cette énergie de « poids mort pouvant entraîner le reste de l’entreprise vers le fond ». Si les barrages hydroélectriques sont isolées d’EDF vert c’est dans le but de les privatiser afin que des « entreprises privées à la recherche du profit » s’en emparent. Les pro-privatisations disaient alors : «  EDF a eu sa chance pendant des années, laissons leurs chances à d’autres acteurs ».

David Garcia, lui, nous explique alors les incohérences et risques de ce projet.
De manière globale, cela menacerait l’intérêt général, l’efficience (= capacité de rendement) économique, la sûreté des installations, le multi-usage de l’eau er l’indépendance écologique.

Concernant l’écologie, si EDF venait à être privatisée, il serait beaucoup plus difficile d’avoir le contrôle sur la production électrique et donc sur l’utilisation des ressources. Les actions pour contrer la détérioration de la planète seraient beaucoup plus difficiles à imposer -même si en principe les entreprises s’engageraient à respecter des cahiers des charges.
D’un point de vue économique, la privatisation segmenterait la gestion commune de l’énergie française et l’entente entre les différentes entreprises pourraient être compliquées et par conséquent, les actions retardées (cf. le cas de l’entreprise nucléaire de Bugey (EDF) et des barrages (Engie - détenu à 1/4 par l’Etat). Le risque est également que les entreprises privées demandent des contreparties monétaires en échange du moindre service/effort rendu à l’intérêt général (ce qui n’est pas le cas avec EDF aujourd’hui). En effet EDF étant présente sur tout le territoire, elle n’a pas de mal à mutualiser les couts pour amortir certains investissements nécessaires.
Le tourisme de lac aussi serait contraint puisque les plans d’eau seraient détenus par des entreprises privées, pouvant faire monnayer leurs accès. Les collectivités locales sont donc fortement opposées à la privatisation.
Les barrages hydroélectriques H20

Un des plus gros risques concerne la sécurité des barrages. En effet, afin d’augmenter leur chiffre d’affaire, des entreprises privées pourraient réduire les coûts indispensables d’entretien des barrages et des ruptures dramatiques pourraient survenir.
Pour finir, si la gestion de l’électricité se privatise, comment garantir une énergie à prix bas, accessible à tous ? Les nouveaux acteurs joueraient ils le jeu ?

Le projet Hercule n’a pas eu de suite car l’opposition à la privatisation des barrages était trop forte. En effet le consensus était totale et entre tous les partis (même chez les libéraux d’habitudes favorables à une ouverture à la concurrence). Cependant David Garcia reproche à l’Etat d’utiliser ce débat de la privatisation pour temporiser et faire passer d’autres décisions sur l’avenir de l’énergie française en douce (notamment concernant le nucléaire - 6 nouveaux EPR d’ici 2025).
Finalement, David Garcia propose de gérer ce genre de situation davantage par referendum.


https://www.monde-diplomatique.fr/2019/06/GARCIA/59948
https://www.leparisien.fr/economie/edf-cinq-minutes-pour-comprendre-la-fin-du-projet-de-reforme-hercule-29-07-2021-KGI4AYWGSVDWTPAEFZ3BKCYQDI.php
https://www.totalenergies.fr/particuliers/parlons-energie/dossiers-energie/energie-renouvelable/energie-hydraulique-avantages-et-inconvenients
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